Le site archéologique de Dougga
Le site archéologique de Dougga, est assurément le site archéologique le plus prestigieux de Tunisie. Plusieurs facteurs concourent à lui conférer une place à part dans le panorama archéologique tunisien: son emplacement sur un éperon dominant la riche vallée de la Mejerdah (Thugga, en langue libyque, signifie verdure), l’étendue du site qui s’étale sur plusieurs dizaines d’hectares et qui couvre plusieurs ères historiques, l’écrin de végétation – en particulier cette forêt d’oliviers plusieurs fois centenaires – qui l’entoure et, bien entendu, l’excellent état de conservation de la plupart des monuments qui le composent dont certains, tels le capitole ou le théâtre, ont été « remis sur pied » au cours d’une campagne menée au lendemain de la première guerre mondiale par des prisonniers de guerre.
Donc, des « dolmens » jusqu’aux fortifications byzantines, toutes les étapes de la progression de l’histoire de l’Afrique antique sont illustrées sur le terrain par des monuments de belle facture, des édifices qui se placent parmi les plus élégants ou les plus achevés du bassin méditerranéen, tels le capitole, le théâtre, le mausolée lybico-punique, ou les superbes demeures patriciennes.
Le site archéologique de Dougga est situé dans la région du nord-ouest de la Tunisie, perché sur le sommet d’une colline à 571 m d’altitude dominant la vallée fertile de l’oued Khalled. Avant l’annexion de la Numidie par Rome, Thugga avait plus de six siècles d’histoire et a été, selon toute vraisemblance, la première capitale du royaume numide. Elle prospéra à l’époque romaine mais elle connut un déclin à partir de la période byzantine et au cours de la période islamique. Les ruines impressionnantes qui sont visibles aujourd’hui donnent une idée des ressources dont disposait une ville numide romanisée.
Ces vestiges d’une cité entière avec toutes ses composantes témoignent de plus de 17 siècles d’histoire. Ils constituent un ensemble exceptionnel qui illustre la synthèse entre différentes cultures : numide, punique, hellénistique et romaine. Les monuments romains furent intégrés au tissu urbain qui resta fondamentalement numide. En dépit de son importance relative dans la structure administrative de la province romaine d’Africa, Dougga possède un ensemble remarquable d’édifices publics, datant pour la plupart des IIe et IIIe siècles après J.-C. Dougga est considérée comme la ville africo-romaine la mieux conservée de toute l’Afrique du Nord. En tant que telle, elle illustre de manière exceptionnelle ce qu’était la vie quotidienne dans l’Antiquité.
Le site archéologique de Dougga a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité et érigée en parc archéologique national, ce qui lui vaudra un aménagement plus approprié et des services plus complets.