Le village berbère Toujane
Quand j’ai découvert Toujane la première fois, c’était il y a 12 ans. Au bout d’une longue piste difficile depuis Matmata, caché derrière une montagne, un village berbère tout de pierres vêtu que l’on pourrait ne pas voir tellement il se fond dans le paysage ocre, s’il n’y avait ces quelques bâtiments blanchis à la chaux.
Un village perché dans la montagne, agrippé à flanc de rocher. Un village en forme de cirque, dominant de ses 630 mètres un oued encaissé. Un village aux maisons de pierre dont près de 200 sont inhabitées.
Toujane, un village berbère où le temps s’est arrêté…
Si les paysages sont grandioses, avec une vue directe sur la mer tout juste à 30 km à vol d’oiseau, la vie est rude. Les récoltes dépendent d’une pluie capricieuse. Les terres agricoles sont éloignées. Les sources d’eau, plus basses que le village, ne permettent toujours pas le raccord aux maisons.
Dans les années 70, beaucoup ont quitté le village pour trouver du travail à l’étranger ou dans les villes nouvelles, construites en plaine, avec eau courante et électricité.
Il y a quelques années, la piste est devenue route, permettant ainsi de désenclaver ce village perdu. Depuis, quelques voyageurs s’y hasardent, en transit entre désert et mer.
Depuis, les «Bienvenue» fleurissent le long de la route qui traverse le village. Depuis, les maisons s’ ornent de leur plus belle parure : les tapis de Toujane.
Pourtant, très peu prennent le temps de s’y arrêter vraiment. Pourtant, Toujane mérite qu’on y arrête son temps…